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Photo du rédacteurBérengère-Claire Carré

TOUS CEUX QUI ERRENT NE SONT PAS PERDUS


"avoir mal". Autoriser notre coeur a laissé couler l'eau salée d'un océan d'émotions où seules nos larmes sauront nous guérir. Il y a un autre paramètre : le temps. Celui-là on ne le maîtrise pas. Alors question : comment faire pour aller mieux si on va mal ?


ACCUEILLIR L EMOTION.

C'est quoi une émotion ? c'est ce que tu ressens en toi et qui s'exprime de différentes manières : le rire qui s'apparente pour la plupart du temps à la joie. Les pleurs qui parlent de notre tristesse. Nos cris qui dessinent notre colère et la peur qui peut prendre de multiples visages.


Toi seul(e) sait ce que tu ressens, personne ne peut en parler à ta place. Tu es ce maître à bord d'un voilier destination EMOTIONS. C'est la plus belle des choses qui puisse t'arriver, comme la pire parfois que tu aurais voulu ne jamais connaître. Il n'empêche : TOUT est là et nous devons créer la vie qui va avec.


VOGUER LOIN ET EN PROFONDEUR

Quand je suis triste à mon tour, je prends ma paire de tennis et je pars courir. Je ne sais jamais combien de temps cela me prendra parce que si je ressens en moi ce besoin vital c'est que quelque chose bloque et que je ne sais pas encore l'identifier.


Mon rituel en quelque sorte d'un lâcher - prise pour me permettre de souffler avant d'aller voir plus loin ce qui se vit dans mon corps. Pour moi, c'est mon corps qui me donne l'alerte, pas mon esprit ni mon mental.

Quand quelque chose cloche, je ressens en moi cette sensation étrange d'un corps étranger à bord et c'est seulement si je m'y arrête un instant pour lui parler que je comprends l'ampleur des degâts : le bateau coule.


J'échoppe à coups de seau d'eau, je jette par dessus bord où.... je prends le temps d'observer ce que je vis ICI ET MAINTENANT.


JE M ARRETE...OU JE CONTINUE DE COURIR

Longtemps je ne me suis pas autorisée à m'arrêter : avoir mal et supporter la douleur physique où psychique me donner l'illusion d'être plus forte que n'importe quelles douleurs. AVOIR MAL signifiait pour moi que j'étais en VIE. C'était devenu mon speed-ball quotidien : mon adrénaline.


Je courais 20 bornes par jour et je mangeais trés peu, mon corps devenait l'emblème de mon mal-être et je pensais alors qu'il était la chose que je maîtrisais le mieux. En quelque sorte, mon corps reflétait tous ces maux intérieurs et mon unique façon de croire que je maîtrisais la situation c'était d'exiger de mon corps ce que j'étais incapable de m'autoriser en douceur.


MON CORPS : MON MEILLEUR AMI

Un jour, je suis tombais et j'étais incapable de me relever. Trop fragile dans mes os. Devenue trop legère. Comme les feuilles au vent, je ne restais debout que pour courir, nager, fustiger contre moi, me détester.


Mon corps s'est assoupi dans la Terre comme pour m'avertir d'un danger imminent. Je ne savais pas encore à cet instant que c'est à l'hôpital que j'allais me réveiller. Des joggeurs m'avaient vue bien avant et ils couraient plus vite que moi. Lorsqu'ils faisaient leurs étirements, ne me voyant pas arriver, ils firent demi-tour : ils pressentaient que quelque chose était arriver.


LA DOULEUR POUR ULTIME RESSOURCE

La souffrance intime est une prouesse de la vie. Elle s'imprègne dans nos os jusqu'à ne plus pouvoir donner suite autrement qu'en reprenant la vie à bras le corps : ça s'appelle l'instinct de survie ( pour moi en tout cas).


Les médecins ont porté l'âme qui avait pris place dans mon corps de femme. L'esprit était revenu et il gambergeait comme un serpent d'eau douce qui cherche en vain la sortie. C'est dans ces cas là qu'on se dit que notre petite étoile à vu filer l'ange gardien pour l'avertir de l'urgence.


Les médecins me parlent mais j'ai beau me forcer ; tout ce qu'ils disent ne sert à rien. Je suis persuadée d'une chose : personne ne peut comprendre ce qui se passe en nous dans ces instants extrêmes de VIE.


Le coeur bat et notre corps nous rappelle qu'en vain, même si on lui a fait du mal ; il est là et il continuera fiérement de nous amener là où notre coeur décidera de le faire.


les médecins parlent mais l'écho de ma PETITE VOIX INTERIEURE est plus forte et en cachette elle me prend la main. Elle me parle cette langue inconnue de tous sauf de MOI.


Les médecins s'affairent autour de moi mais je n'entends pas : ils me sâoulent. Ce sont des technocrates du corps Humain sans prendre en compte ( pour la plupart d'entre eux) le déclencheur du mal. Ils réparent la blessure sans se soucier du "mal".


LE VERDICT

Comme l'avocat de notre adversaire , les médecins font tomber le verdict : ANOREXIE MENTALE. Le mot claque mais c'est comme si ils pensaient tous que j'avais oublié mon ultime ressource : ma PETITE VOIX INTERIEURE.


Elle résonne en moi comme rarement elle l'a fait. Comme si elle se positionnait en amie véritable et fidèle. Elle me prévient en douceur qu'elle est aussi une partie de moi : il suffit juste de choisir le bon chemin.

L OMBRE OU LA LUMIERE. Mais je sais déja quel côté je veux prendre.


LA LECON

L'horizon de l'instant sont les perfusions et les médicaments que l'on me donne pour avoir l'EN-VIE. Le deal c'est d'obtempérer et de suivre la VOIE hôpital pour "traiter le mal".


J'ai mis des années à me remettre de cette saloperie de maladie car s'en est une. Elle est particulière car elle est forte et déterminée. Autant que ma force de vie. Le combat fut long et difficile.


Lorsque l'on tombe dans une crevasse abyssale, on a pas nécessairement envie d'en connaître le fond. Justement la question est ; jusqu'où serons-nous en mesure de tomber ? jusqu'a quand serons-nous en mesure de résister ?.


Je n'ai pas pu montrer ma vulnérabilité. L'anorexie était juste un moyen de montrer ce que j'étais incapable de dire parce qu'on m'avait toujours interdit de DIRE ce que je pense et de PENSER comme je voulais DIRE.


J'ai vécu d'autres souffrances mais celle-ci à été ma première expérience. C'est celle qui m'a marquée car elle laisse des traces indélébiles.


Toutefois, grâce à une prise de conscience et au travail que j'ai fait j'ai pris conscience que mes maux n'étaient là que pour me faire voir ce que je n'osais pas exprimer à haute voix. J'avais peur et mon corps n'était que mon unique protection.


Le choix de vie que j'ai su faire par la suite à été mon meilleur médicament. Cela ne veut pas dire que c'est le chemin le plus facile mais au moins, lorsque c'est compliqué on se rappelle et on sait pourquoi nous sommes prêts à affronter nos propres démons.


ALORS A QUOI SERT LA SOUFFRANCE?

Elle nous apprend que sur chaque recto il y a un verso.

J'entends par là que si je tends vers mon équilibre aujourd'hui c'est parce que j'ai connu le déséquilibre. Si je sais reconnaître les instants de bonheur c'est parce qu'au plus profond de moi j'ai souffert dans mon coeur.


RETIENS

Il y a ces couleurs primaires et il y a aussi toutes les autres. Crée ta palette et ose choisir ce qui est juste pour toi. Il n'y a pas de mauvais chemins, il n'y a que des chemins différents.

" TOUS CEUX QUI ERRENT, NE SONT PAS PERDUS".

Et c'est souvent parce qu'on se perd que l'on découvre des trésors infinis remplis de cette grâce subtile et divine. Je me rappelle alors que dans le PETIT PRINCE, le renard nous dit que "l'essentiel est invisible pour les yeux".







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