La pratique du yoga est probablement l'une des méthodes les plus anciennes mises au point par l'être humain pour l'aider à développer et à optimiser ses ressources physiques, émotionnelles et mentales.
Notre corps est fait pour bouger, pour se déplacer et si nous devenons sédentaires alors nos os s'amenuisent, nos muscles fondent et nos articulations s'enraidissent. Pour contrecarrer cela, la pratique du yoga est un des antidotes parmi d'autres mais c'est celui que j'ai choisi d'investir de tout mon Être voilà 12 ans.
J'étais sportive. J'ai longtemps pratiqué l'alpinisme et la course à pied : non pour valoriser mon âme mais pour aller jusqu'au bout de mes propres limites. Besoin de me faire mal pour exister vis à vis de moi-même.
ON NE DEVIENT PROF DE YOGA PAR HASARD : pas moi en tout cas.
J'ai couru pour oublier quelque chose de douloureux. J'ai grimpé pour aller jusqu'en haut et croire que l'effort pouvait faire oublier la souffrance. Je crois que nous avons tous "un pire" niché au creux de nous-mêmes. Peu importe ce que c'est : il nous bouffe de l'intérieur et on ne l'arrête pas.
MON DEPART CHEZ LES MOINES
Si je suis partie il y a 12 ans en arrière vivre avec les moines ce n'est pas seulement pour voyager mais pour apprendre qui j'étais car j'étais juste perdue et envahie d'un mal être impossible à gérer seule. Je ne sais pas pourquoi cet appel s'est révélé à moi comme une évidence. Pas de médecins, pas de structures plantées avec le mot médical qui résonnait déjà mal dans mes oreilles à l'époque. C'était l'évidence suite au film de MANGE PRIE AIME qui a joué un rôle décisif me concernant.
UN ASHRAM ECOLE
J'ai cherché un Ashram dans lequel j'aurais pu pratiquer quotidiennement le yoga. Je ne partais pas pour trouver le silence mais bien pour apprendre et entrer en moi comme un pèlerin prendrait le chemin vers soi. C'était à l'époque une quête personnelle qui m'a poussé hors de ma zone de confort. J'étais maman, divorcée depuis très peu de temps et je culpabilisais de vouloir aller vers pour ne pas fuir ma vie.
Malgré tout, je savais au plus profond de moi que cette décision était la bonne. Je m'étais sans m'en rendre compte, connectée à quelque chose de plus grand que moi et cette petite voix intérieure avait eu raison de mon mental.
MON APPRENTISSAGE
Si je devais y mettre un mot ce serait : révélation. Cette vie monastique dans cet Ashram Hindouisme et stricte m'a donné à cette époque le cadre dont j'avais besoin et la rigueur absolue que je recherchais pour ne pas me perdre complétement.
J'y suis restée le temps qu'il m'a fallut pour devenir professeure de yoga et développer mon intuition que nous avons tous au fond de nous. J'y ai appris à étudier le Sanskrit, j'y ai développé ma volonté et ma capacité à méditer, j'ai étudié la Bhagavad Gita et je me suis laissée infuser chaque cours par la philosophie du Yoga. Dans un premier temps, je suis devenue professeure de Yoga Hatha. Ce sont les bases fondamentales de la pratique du yoga où l'approche ce fixe sur la respiration, les postures et la méditation. Puis, au fil du temps, je me suis orientée vers le yoga-thérapeutique de B.K.S Iyengar qui est pour moi une référence très importante. Tant par son histoire que par sa vision globale du yoga.
LE DECLIC
Le déclic n'a pas été le dépaysement ; même s'il a participé à ma guérison. Ce qui a été flagrant pour moi comme pour les autres élèves a été toute la pratique et donc l'expérience physique, concrète et opérationnelle que j'ai expérimenté dans mon corps, dans mon esprit et dans la stabilité de mes émotions.
J'étais dévastée à l'époque et je ne savais pas comment gérer ces émotions envahissantes qui s'invitaient à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. Je dois ma guérison au yoga et à tout ce qu'il m'a donné de découvrir par la suite.
DES FAITS RIEN QUE DES FAITS
Il me semble très important de vous partager cette expérience de vie. Nous ne sommes jamais toujours bien. La vie nous bouscule et nous apprend par les diverses expériences que nous sommes le seul capitaine à bord du bateau. Cependant, quels outils ? comment ramener au port le corps et l'esprit si nous n'avons pas la méthode ? moi je ne savais pas. C'est le yoga, son rythme et ses approches qui me les ont donnés. C'est pour cela qu'aujourd'hui je veux partager avec vous mon histoire, les peurs que j'ai eues, les souffrances que j'ai ressenties, les pleurs qui ont coulé et les larmes de joie qui en ont découlé.
PARS DE TOI
Ce que j'en ai retenu est simple, claire : PARS DE TOI. Cela ne signifie pas que c'est facile et que c'est le chemin le plus évident. Mais si l'on sait ses valeurs, si l'on reconnecte avec notre cœur alors la première partie est enclenchée et il sera difficile pour notre mental de nous faire croire que nous ne sommes pas capable d'aller mieux pour aller bien ensuite.
DE LA DISCIPLINE
Le yoga n'est pas magique, il demande de la discipline mais surtout de l'engagement vis à vis de soi -même. Tout comme la méditation, il faut avoir à cœur d'être suffisamment humble pour lâcher d'abord le "je ne vais pas bien". Sans cela, il n'y a pas de début et pas de fin. Même si l'on peut pratiquer le yoga en allant bien ! l'histoire ne peut pas démarrer. Ni pour soi et encore moins pour tous ceux qui nous entourent.
AUJOURD'HUI
Après 12 ans de pratique régulière, de cours pour poursuivre l'effort, de formations pour continuer d'apprendre je sais une chose : Là où il y a une volonté, il y a un chemin.
NAMASTE.
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